Chronique de Julien Cartier Président fondateur de l’Institut pour l’Education Augmentée

Mis à jour le 02/08/24. 16:44

Le secteur de l’Education a tout à gagner des apports de l’intelligence artificielle. Pourtant, l’intelligence artificielle cristallise, autour du mysticisme du « Screen-free » en éducation, un certain nombre d’interrogations voire de peurs. L’amalgame est facile entre un écran et la montée du platisme ou encore des troubles de l’attention, alimentant l’idée que « l’école n’est plus ce qu’elle était » pour masquer une réticence à s’adapter aux changements. Pourquoi l’école devrait-elle être exclusivement considérée comme un « temple du savoir » avec un fonctionnement autarcique, isolé dans le temps, sur fond de tableau noir ? L’école est au cœur de notre société civile et joue un rôle primordial dans la formation des citoyens de demain.  Est-il raisonnable d’envisager une France de 2050 dépourvue d’IA ?

L’IA, les écrans, tout comme il fut un temps les gazettes de Renaudot ne sont que des outils. De même que la presse n’est pas responsable de la crédulité face aux fake-news ou que nos smartphones ne sont pas coupables de faciliter l’accès à nos livres favoris, l’IA n’est pas à blâmer pour l’usage que nous en faisons.

C’est l’ignorance, la paresse et la peur desdits outils qui conduisent à leur mauvais usage. La véritable question est donc de savoir quels seront les citoyens de demain : des utilisateurs non formés, dépendants du prêt-à-penser de l’IA, ou bien citoyens numériques éclairés, exploitant pleinement leurs compétences individuelles au service de la société ?

Pour assurer le plein développement de ces technologies, au service des élèves et enseignants, garants de la société à venir : tous les acteurs de la EdTech et du monde enseignant doivent partager des objectifs communs en levant les blocages existants, légaux, techniques ou culturels pour une utilisation alerte de l’IA. Autrement, notre pays sera pas apte à répondre à ses ambitions technologiques.

S’appuyer sur le P2IA pour favoriser l’acculturation à l’IA

Le partenariat d’innovation et d’intelligence artificielle (P2IA) est un dispositif innovant mis sur pieds par l’Education Nationale, pour initier l’imprégnation par le monde enseignant des potentialités de l’intelligence artificielle en conditions contrôlées. Il favorise des solutions d’apprentissage en français et mathématiques au cycle 2. En outre, le travail avec les laboratoires de recherche permet d’aider l’enseignant à identifier les besoins des élèves et de d’engager l’apprenant quant aux connaissances à acquérir.

Il est nécessaire de s’appuyer sur le P2IA, dont il convient de saluer tant sa participation aux ambitions du plan France 2030 que la fonctionnalité de ses applications. Cependant, il ne saurait répondre seul aux besoins de notre système éducatif. Pour une raison simple, l’innovation est ralentie par un faible taux d’investissements financiers de la part des Venture Capital dans le secteur K12, à juste titre…

Consulter nos autres tribunes sur l’Intelligence Artificielle et l’éducation

En permettant « l’éducation augmentée »

l’IA va sublimer le travail des enseignants

 

L’IA a un intérêt particulier pour transformer le monde de l’éducation. Elle peut le rendre de nouveau méritocratique, et la France peut devenir un leader dans ce domaine.